Monday 24 June 2013

Chercher un emploi

C'est une de mes activités préférées.  J'adore passer des heures à l'internet à me faire bombarder par des promesses vides.  Un super emploi...une excellente opportunité pour ceux qui sont motivés...suivez votre passion, devenez agent de sécurité aujourd'hui!

Et bien, on s'y habitue.  Ce qui m'embête d'autant plus, c'est les sites web qui sont là pour conseiller ceux et celles qui cherchent de l'emploi.  Ils font semblant d'avoir des secrets anciens, même magique :

Indice 1.  La recherche à l’emploi prend de la patience et de la persistance.  Une bonne façon de trouver un l'emploi, c'est en lisant les annonces dans les journaux...

Bon, les journaux peuvent être utiles, mais les options sont souvent limitées.  Soit on voit une grande annonce dans le Globe and Mail pour un poste supérieur en gouvernement pour quelqu’un qui a une Maitrise de Harvard, ou on cherche dans les petites annonces qui listent des emplois de main d'œuvre, de cuisinier à 7$/heure et bien, des carrières fascinantes en tant que camionneur qui nous permettent de passer la vie sur la route libre!

Une autre bonne façon de se trouver de l'emploi c'est de parler aux gens que tu connais, de leurs demander quel emploi qu'ils font, comment ça leurs plait.

Ceci peut être très intéressant.  Le problème c’est que tout le monde a une longue histoire qui explique comment il s’est trouvé dans son emploi présent.  Dans un monde qui change a une vitesse étourdissante, il est difficile de suivre un chemin qui a été entrepris il y a vingt ans. 

Ou bien, on peut toujours faire du bénévolat.

Oui, mais au Canada, c'est souvent plus compliqué et plus stressant de faire du bénévolat que de travailler.  Souvent les agences qui en cherchent, attendent à ce qu'on remplit des tas de formulaires, qu'on fasse une formation, et puis, « oh, on n'a plus rien à t'offrir, mais merci quand même ».

Bon.  Prochaine indice.  Il faut avoir une bonne attitude.  Il faut penser, "Je vais démontrer à ce monde que je suis le plus qualifié, la plus beau, le plus intelligent de tous les candidats...les employeurs vont être éblouis!"

Et puis, la sourire plastique rencontre l'indifférence et la plastique fond lentement jusqu'à ce que notre visage soit tordu.

Indice : Le travail n’est pas horrible.  Le problème c'est qu'on grandit dans une société qui insiste qu'on aura des opportunités en masse, tant qu'on réussit à avoir des bonnes notes et qu'on reste sage.  Elle insiste qu’on peut réussir tous nos rêves si on y croit.  Et puis on se trouve dans un marché de travail qui considère que les personnes sont des ressources qu’on utilisera en cas de besoin. 



Tuesday 2 August 2011

Mes Idoles

Ces jours-ci, il y a un grand focus sur les superstars, les idols, les gens au-dessus de nous autres les pions.  Nietzsche a envisagé une race de Supermen.  Il adorait la Grèce et Rome pour leurs individus de puissance et de passion, et haïssait le Christianisme pour sa tolerance de la faiblesse.  Mais on vit dans un monde tout a fait faible, tout a fait banale et pourtant on adore des vedettes qui eux meme sont d'autant plus pitoyables.

Alors, mes idoles:

Idole #1 - le Big Lebowski.  C'est un homme qui fait ces achats en peignoir, qui ne travaille pas, qui dit "man" et "dude" souvent.  Pourquoi est-il si fascinant?  Par ce-qu'on voit, grâce à lui, à quel point les gens qui l'entourent, les gens qui se prennent au serieux, cherchent à échapper leur médicrioté sans succès.  Comme les lys ne peinent pas, "The Dude Abides."

Pourtant, ce n'est pas mon seul modèle.  Je l'admire a un certain point mais je ne me contente pas de la vie du fainéant.

Idole #2 - le Big Jésus Christ.  C'est un homme qui lui aussi se promene en peignoir, mais qui ne fait pas d'achats.  Il jeûne souvent, et quand il est necessaire de manger, il est bien branché, il connait des gens importans.  Il donne de bons conseils à ceux qui l'entourent.  Il est charpentier et il travail par moments, mais ne s'investit pas trop là-dedans.

Malheureusement, il se laisse crucifier.

Idole #3 - le petit type qui vient d'écrire un lettre aux gérants et aux collègues de son ancienne job à Whole Foods.  Il est anonyme.  Il travaille, il a même travaillé dans un organisme en quoi il avait de la foi et s'est fait trompé par l'impudeur du monde de commerce.  Au lieu de réagir de façon violente, et au lieu de faire ce que la plupart des gens font (rien) il a écrit un simple lettre, indiquant que la companie est plein d'hypocrisie, que atmosphere de travail est intolerable, ce qui est la norme mais qui ne devrait pas l'être.  Il a informé ceux à qui ça regarde, que ce qui est acceptable dans ce monde n'est pas, enfin, acceptable.



Wednesday 29 June 2011

Promenade à Toronto

Il est l'avant dernier jour de juin, 2011.  La ville est chaude comme l'enfer et, à l'autre bout de l'atlantique, Roger Federer vient de perdre en quart de final de Wimbledon contre le francais Jo-Wilfried Tsonga.  Revenant sur la ville chaude - on parle de Toronto, le centre culturel du Canada, l'endroit où on s'enuit jamais.  Je viens en ville en métro, venant de North York, une casse-tête de routes, un vrai party où le gaz à effet de serre sert comme cocktail gazeux.  Le metro avance à petits pas.  Le type et la fille à côté de moi parlent de musique, de politique, de religion.  Il lui raconte toute l'histoire de la religion en Europe depuis le moyen âge.  Il évoque le sujet d'un certain groupe de protestants français qui, pendant le 16e siecle, ont été persécutés et tués par les catholiques.  Ça commence avec un 'H', dit-t'il.  Je veux le dire, mais je ne veux pas leur donner l'impression que j'ecoutes leur conversation.  Toronto.  Ville intellectuelle.

La promenade même commence après que je sors à Wellsley et j'avance vers Church Street.  La ville se prepare pour la parade Pride et ses évennements.  Le maire vient d'annoncer qu'il n'y assistera pas...il a autres choses à faire.  Comme je viens juste de retourner au Canada après quatre ans d'absence, je remarque des changements.  Je vois une voiture avec une plaque de l'Alberta - ma province natale.  Voyons!  ils ont 7 chiffres maintenant.  L'Alberta ne se laisse jamais surpasser par l'Ontario.  Je continue.  Rien d'intéressant...rien d'intéressant...rien d'intéressant.  École ESL, école pour se qualifer pour enseigner le ESL, Donair, Tim Hortons, Pizza, Tim Hortons, journaux gratuits, pubs pour le sexe et les jobs d'agent de secutité, salon de strip-tease ouvert Canada Day!  Je vois un jeune homme qui réprimande sa petite amie, j'entends seulement la moitié de la phrase, "I'm out on bail.  If I go back to jail now..."  Si je retournes au prison maintenant, quoi?  Je vois que la petite amie redoute la fin de la phrase.

C'est un ans depuis le sommet G8 à Toronto, où les policiers ont fait n'importe quoi et les manifestants se sont fait arrêtés en masse.  Je viens de rater la manifestation où les citoyens concernés ont châti la police pour ne pas avoir prit plus de responsabilité pour leurs erreurs.  On fêtera notre beau pays cette fin de semaine.

Avant de rentrer à North York je tombe sur un café qui annonce sur un panneau sandwich au trottoir:  "Classic Soup and Sandwich."  J'entre et c'est un affair koréan.  Le décor est abominable.  Des peintures quétaines de paysage et une photo d'un couple assis dans un restaurant médiocre.  C'est bizarre.  Le pain n'est pas frais comme je pensais.  J'ai le choix entre un hot dog bun et du seigle tranchi pour manger avec mon chili.  Je prends le seigle et je m'assois, le seul client dans la salle.  Je prends un journal gratuit et j'essai le mot croisé mais il est trop facile.  mon indice préféré:  "Wedding words".  La réponse..."ido".

Je mange la moitié du chili et je repars pour le metro.  Une fois assis, je lis un article dans un autre journal gratuit:  la ville n'a pas d'argent depuis avoir coupé les impots.  Maintenant les fonctionnaires cherchent à financer l'agrandissement du metro avec des mécénats d'entreprises.

Oh Canada:  ton histoire est une époéee des plus brillants exploits.  et Toronto:  t'es l'épicentre.

Monday 27 June 2011

Le mystère de la mangeaille


Quoi donc manger ce soir?  Une pizza?  Un Hamburger et des frites?  Ou bien, des chiens chauds?  On est au Canada et on fait comme les canadiens.  On mange gros, on mange vite, on mange n'importe quoi.  Et, si on est ce qu'on mange, on est gros, on est vite, on est n'importe quoi.  On ne saisit pas ce qu'on mange et on ne saisit pas ce qu'on est.  On met des trucs dans le ventre tout en sachant que la liste d'ingrédients est longue et pénible à lire, incompréhensible et même absurde, et on se voit dans le miroir, tout en sachant qu'on est composé d'une longue liste de choses, une liste également pénible à lire.  Vaut-il la peine de l'explorer?

Pourquoi est-ce qu'une voix en-dedans m'avertit, avant que je me verse un bol de Céréales industrielles, "il n'y a rien là-dedans?"  Pouqoui ai-je l'impression qu'en mangeant ce "déjeuner bien équilibré, plein de nutrition, pour une vie pleine" que je me vide de vérité et que je me remplis des mensonges?  Pourquoi, quand je manges des délices de Tim Hortons, la voix en-dedans me dit-elle, "c'est pas eux-autres qui mettent de la nicotine dans leur café?  Ça se peut-il qu'ils mettent quelque chose dans les beignes aussi, un sucre plus puissant que nul autre sur terre?  Comment ça se peut que je pense aux beignes au cours de la journée, dans des moments d'oisiveté?"  qu'est-ce qu'elles ont l'air beaux, quand je les dépasse dans la station du métro, ces beautés assises au comptoir, qui brillent au milieu du bleu-gris sombre du couloir?  Mais qu'est-ce qu’il y a en-dedans?  est-ce qu'elles restent belles après qu'ils rencontrent mon ventre? 

On dit que l'image de l'intestin, même d'un intestin sain, est laid.  Mais il n'y a rien de plus beau qu'un colon qui fonctionne bien, qui a toujours ça capacité de sélectionner le bon et de déposer du nuisible, qui n'est pas corrompu.  C'est lui qui accueille la nourriture, qui doit parfois passer des heures à la divertir, qui doit décider où, finalement, l'envoyer.  Qu'est-ce qu'il est content de voir, de temps en temps, des fèves ou des grains entiers, des fruits et des légumes, ces invités agréables et humbles et d'esprits légers.

Le colon et, bien sûr, le foie et les reins, entre autres.  C'est eux qui déchiffrent la liste d'ingrédients de notre alimentation et qui gèrent ces choses qui nous composeront. Mais ils aiment ça quand ils peuvent nous composer de façon naturelle.  Quand on dit, "ce soir, un hamburger, des frites, et cette fois-ci, on prend du Coke au lieu de l'eau" ça veux dire qu'on va manger pour se réconforter, mais quel confort est-ce que cela nous donne enfin?  C’est comme si notre appétit était le gérant d'un hôtel.  Il est content d'accueillir des célébrités, car la publicité donne un certain confort.  Le personnel par contre - les grooms et les femmes de chambres et les serveurs, ceux a l'intérieur de l'organisme -  ressentent aucun confort lorsque Russel Crowe leurs lancent des telephones dans la face, ou Mariah Carey insiste sur le remplacement de la lunette de toilette, ou Axl Rose perd sa tete.  

On serait mieux de prendre, comme invités, Monsieur et Madame tout le monde qui sont simples et gentils, qui n'exigent pas trop, qui ne veulent tourmenter personne...enfin c'est eux qui mangent des hamburgers et des frites, non?...que je suis confus!